Tchernobyl, 34 ans après l'explosion du 26 avril 1986, la catastrophe n'est pas terminée !
Communiqué de presse.
Alors qu'en France, le confinement sanitaire contre le Covid 19 perdure et interdit toute commé-moration, en Ukraine la radioactivité confinée dans les terres contaminées est libérée par le feu.
Plusieurs foyers d'incendies ont brûlé, à la date du 16 avril, une superficie totale d’environ 220 km² (22 000 ha) près du sarcophage de la centrale accidentée.
Les vents ont soufflé en tempête, emportant les cendres contaminées, issues de la combustion de la forêt, de la végétation, des litières rendues plus denses et sèches par la radioactivité1.
Les 400 pompiers ont rencontré de grandes difficultés car ils ne peuvent pas creuser de tranchées dans le sol (très contaminé et radioactif) pour circonscrire l’incendie. Ils ont dû avoir recours à des avions et des hélicoptères pour bombarder la forêt de tonnes d’eau.
Des villages et la ville de Kiev sont sous les fumées. Selon la CRIIRAD, les personnes y sont 3 fois exposées : immédiatement à une irradiation externe (par le panache) et à une exposition interne (par inhalation d’air contaminé), puis par ingestion de denrées contaminées par les retombées de particules au sol3.
L'état des nombreux stockages de déchets radioactifs est actuellement incertain (sites en multiples tranchées, contenant des équipements, véhicules et matériels hautement contaminés, potentiellement sensibles à de hautes températures).
Les masses d’air qui se déplacent à travers l'Europe en se diluant, montrent un taux de radioactivité sans conséquence sanitaire pour la France, selon le directeur de l'IRSN. La CRIIRAD continue de suivre avec attention l’évolution de la situation en Ukraine et de surveiller son impact éventuel sur la France.
Le prof. Youri Bandajevsky, lui, demande des mesures de protection urgentes pour la population et notamment l’évacuation des enfants situés à environ 30 km au sud-ouest de Tchernobyl4.
Même si tout est fait pour éviter un risque d'accident majeur, nous savons, après Tchernobyl et Fukushima, qu'une catastrophe arrive par la conjugaison de défaillances matérielles et d'erreurs humaines... La situation autour de Tchernobyl nous confirme plus que jamais notre détermination à exiger l'arrêt du nucléaire !
Notre association sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye avait programmé pour cette commémoration un ciné-rencontre autour du film « Tchernobyl, le monde d'Après » avec un des coréalisateurs Yves Lenoir5 (président de l'association « Enfants de Tchernobyl Belarus »), ce programme est repoussé à une date ultérieure.
Un confinement pour cause d'accident nucléaire majeur ?
En cette période de confinement, on peut se poser plusieurs questions :
comment serait gérée la situation par les autorités, divers plans sont prévus, mais seraient-ils réalisables et efficaces ? Comment accepterions-nous un confinement total, fenêtres et portes calfeutrées, sans aucune sortie... Quels aliments, quelle eau, non-contaminés, aurions-nous de disponibles ? Quelle seraient les conséquences sur l'agriculture, les commerces, l'économie ? Du matériel de protection (combinaisons et masques spécifiques, dosimètres) est-il prévu pour tous ?
Car, à un moment, il faudrait bien sortir du confinement...
Mise à jour du 25 04 2020 - d'après Greenpeace : "Les images satellite montrent qu’environ 57 000 hectares ont brûlé jusqu’ici."
"Les populations vivant à proximité des zones contaminées n’ont pas le droit d’utiliser la forêt pendant les 300 prochaines années".
"D’après les données officielles, cinq millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées"
Notes et liens :
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Césium 137, strontium 90, plutonium 239 hautement toxique (demi-vie de 24 130 ans), sont toujours présents. Il reste dans la zone d'exclusion des points très actifs : jusqu'à une valeur 12 000 fois supérieure au niveau naturel2. Contrairement à l'iode radioactif (période très courte de 8,02 jours), dont on peut se protéger avec les pastilles d'iode, les retombées actuelles n'ont aucune parade ! https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24590204
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https://blogs.mediapart.fr/association-criirad/blog/080420/incendies-pres-de-tchernobyl
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par Yegor Firsov, directeur du Service d’inspection écologique d’Ukraine
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Rappelons, que des milliers d’enfants de Biélorussie, d’Ukraine et de Russie souffrent de pathologies dues aux radiations de particules ingérées : anomalies génétiques, malformations, leucémies, cancers de la thyroïde, affections cardiaques et rénales, handicaps mentaux... 40 à 80 % des enfants de la génération suivant celle qui a connu l'explosion, sont malades…
https://www.sortirdunucleaire.org/Incendies-a-Tchernobyl-les-flammes-etaient-aux
https://balises.criirad.org/pdf/20-04-17_cpCRIIRAD_incendies_Tchernobyl.pdf
https://www.lesenfantsdetchernobyl.fr/Telechargements/08_Presse/CDP/2020/CDP_2020_Incendies_UA.pdf
https://aipri.blogspot.com/2020/04/le-plutonium-en-feu-dans-la-zone.html?spref=fb
https://factuel.afp.com/incendies-pres-de-tchernobyl-quelles-consequences-sur-lair-en-france
https://www.sortirdunucleaire.org/34-ans-apres-la-catastrophe-nucleaire-de