Sept travailleurs contaminés à Belleville sur Loire
Sept travailleurs sur huit chargés du travail ont été contaminés
lors des travaux de réparation de la grappe de commande défectueuse du réacteur 2 de Belleville-sur-Loire. (voir ci-dessous)
Le réacteur 2 de Belleville est arrêté depuis fin 2017 pour un problème de grappe de commande. En décembre, une des grappe est restée bloquée à cause d’une pièce trop usée qui s’est cassée. Cette pièce, la manchette thermique, doit être remplacée, une opération qui n’a encore jamais été réalisée. Mais on apprend qu’à la fin février 2018, 7 des 8 travailleurs qui intervenaient pour démonter cette pièce ont été contaminés. Le chantier a été stoppé.
Le risque de blocage de grappe de commande a été déclaré pour Belleville et pour Saint-Alban mi février 2018 par l’exploitant. Mais tous les réacteurs de 900 MWe et de 1450 MWe sont potentiellement concernés, soit au total 24 réacteurs (tous les réacteurs des sites de Belleville, Cattenom, Flamanville, Golfech, Nogent, Paluel, Penly, Saint-Alban, Civaux et Chooz).
Les couvercles de la cuve des réacteurs électronucléaires sont équipés de manchettes thermiques à l’endroit où les grappes de commande les traversent. Les grappes de commande sont des groupes de tiges solidaires et mobiles contenant une matière absorbant les neutrons. Elles permettent de contrôler le niveau de puissance du réacteur grâce à leur insertion dans le cœur du réacteur et de stopper la réaction nucléaire en cas de situation incidentelle ou accidentelle.
L’usure prononcée de plusieurs manchettes thermiques a conduit à la rupture de leur partie supérieure, qui a alors formé un anneau métallique. Cet anneau est ensuite venu bloquer la course d’une des grappes de commande. Un tel blocage a été constaté par EDF le 3 novembre 2017 sur le réacteur 2 de Saint-Alban et les 5 et 13 décembre 2017 sur le réacteur 2 de Belleville-sur-Loire.
EDF a mené des contrôles approfondis des deux réacteurs concernés et procède à la réparation des manchettes les plus usées [1]. Mais ces opérations ne semblent pas se faire sans mettre en danger la santé des travailleurs, comme en témoigne l’incident de radioprotection déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 22 février.
Ce que dit EDF
Le 26/03/2018
En direct n°238 - Lettre mensuelle d’information, mars 2018
Le 19/02/2018, l’unité de production n° 2 est à l’arrêt suite au blocage d’une grappe de commande. Le chantier de dépose de la manchette thermique est en cours. Huit intervenants sont impliqués dans cette opération qui n’a jamais été réalisée auparavant. À l’issue de cette activité, 7 d’entre eux vont déclencher l’alarme de mesure des contrôles radiologiques avec des niveaux très faibles.
Des dispositions immédiates sont prises par le Service Sécurité pour stopper le chantier. Les intervenants sont pris en charge par l’infirmerie. Le 22/02/2018, cet événement significatif radioprotection est déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0 de l’échelle INES.
[1] Voir l’avis d’incident de l’ASN publié le 27/03/2018