Phénomène de corrosion sous contrainte sur les RIS : réponse de l'ASN
Réponse de l'ASN à notre question
Les centrales de Belleville et Dampierre sont-elles susceptibles d'être impactées par le problème récurrent des R.I.S sur déjà plusieurs installations nucléaires ? Qu'en est -il de ce problème en termes de Sûreté ? Par quels mécanismes ces fissures arrivent-elles et que peuvent-elles provoquer ? Combien de temps faut-il pour explorer l'étendue des fissures et y a t-il plusieurs façons de les réparer ?
Après la découverte, lors des examens des visites décennales, d’un phénomène de corrosion sous contrainte à Civaux, EDF a réexaminé les résultats des contrôles précédemment réalisés sur l’ensemble de ses réacteurs afin de rechercher d’éventuelles indications classées comme parasites mais pouvant correspondre à de la corrosion sous contrainte.
A l’issue de ce travail, EDF a transmis à l'ASN un programme priorisant les réacteurs à contrôler physiquement.
Dans la région, seul le réacteur 3 de Chinon est au vu de ces examens, susceptible de présenter ce phénomène. Il va être mis à l’arrêt ce week-end pour vingt semaines pour des analyses plus poussées (procédé optimisé et expertise métallurgique en laboratoire). Dans cette affaire, EDF a réagi de manière proactive et en contact permanent avec l’ASN. Ils ont arrêté les réacteurs susceptibles de présenter ces défauts, il n’y a donc pas d’impact sur la sûreté des réacteurs en fonctionnement (dont ceux de Dampierre et Belleville).
Ces défauts sont liés à un mécanisme de dégradation qui fait intervenir simultanément le matériau et ses caractéristiques intrinsèques, les sollicitations mécaniques auxquelles il est soumis et la chimie du fluide qui y circule. L’analyse est en cours pour isoler la cause profonde.
En fonction de l'importance des défauts, la stratégie pourra varier d'un rechargement de la soudure à un remplacement de tronçon : il est trop tôt pour se prononcer, ce qui fera l’objet d’étude d’EDF national sur lesquelles l’ASN se prononcera. En tout état de cause, EDF ne laissera pas un défaut en service sans en maîtriser la propagation.
Arthur NEVEU
Chef de division
Autorité de sûreté nucléaire