Nos questions sur le projet de PPI Belleville en consultation

10/12/2018 15:03

Remarques et questions sur le PPI 2018 Belleville sur Loire

Nous sommes consternés par l'accès restreint à une information aussi importante, puisqu'un PPI aborde sérieusement la possibilité d'un accident grave sur une centrale nucléaire, son enjeu est avant tout, la santé et la sécurité des citoyens riverains et ceux plus éloignés. Est-ce en conformité avec la loi TSN ?

Selon le LOI n° 2006-686 du 13 juin 2006 - La transparence en matière nucléaire est l'ensemble des dispositions prises pour garantir le droit du public à une information fiable et accessible en matière de sécurité nucléaire.

Toute personne a le droit, dans les conditions définies par la présente loi et les décrets pris pour son application, d'être informée sur les risques liés aux activités nucléaires et leur impact sur la santé et la sécurité des personnes ainsi que sur l'environnement, et sur les rejets d'effluents des installations
 

  • Mises en pages 9, 10, 11, 12 : schémas en décalage avec le texte.

  • Le glossaire est incomplet : ne figurent pas les sigles CORG, CIP, ZIPE, GIE, FSI, EPRUS, BML, IDE, SISDIC, BREC, SGAMI, ANSES.
    Décalage des sigles et définitions : à refaire !

  • Les cartes sont illisibles !!

  • Le terme « incident » utilisé de nombreuses fois ne sous-évalue-t-il pas la/les situations qui déclencheraient le PPI ? Revoir le message d'alerte p. 24 qui pourrait ne pas être pris au sérieux !

  • Plans de secours (PPMS) : sont-ils vérifiés systématiquement dans chaque établissement ? Des exercices sont-ils effectués régulièrement ?

  • Alerte des services p.16 : sont-ils joignables 7 / 7 jours et 24/24h ? (ex. : élus, président de la CLI)
    Un astreinte de tous les services concernés est-elle mise en place dès maintenant ?

  • p. 23 : un PCO à Boulleret dans le périmètre PPI, à moins de 10 km de la centrale : qu'en est-il de la protection des intervenants ? Ils devraient y accéder sous les radiations en cas d'accident ? Est-ce que ce choix est définitif ou ajustable selon la force et la direction du vent ainsi que les précipitations ?

  • p. 24 - Automate d'appel sur les téléphones fixes : et comment sont alertés les ¾ de la population munis de téléphone portable ? ?
    Et les personnes disséminées dans la campagne, la forêt, en promenade ou en activité ? Les sourds, les activités et ateliers très sonores, etc. ?

    Appels en N° caché ?  > beaucoup de personnes filtrent leurs appels, ne sont pas dans l'annuaire, sont en liste rouge...
    Il faudrait inciter les habitants, dans chaque commune concernée, à communiquer leur numéro de portable et demander aux municipalités de mettre à jour leur listing chaque année.

  • p. 25 – Concernant la levée de la mise à l'abri suivie d'une évacuation totale ou partielle : cela veut bien dire que l'évacuation se ferait dans un environnement contaminé ?

  • Comportements attendus de la population Comment attendre de la population un comportement face à une situation sur laquelle elle n'est pas eu ou peu d'information ? Qui, de la population, s'est préoccupé d'un éventuel accident nucléaire ? Qui, de la population, a lu le PPI ?

  • p. 26 – L'auto-évacuation se ferait aussi sous les radiations ? Vous ne donnez pas de précautions à prendre : avoir toujours des combinaisons et masques disponibles (quel type?) dans notre voiture, à son domicile ? Une information plus détaillée est-elle prévue pour la public ?
    Personnes non-autonomes à évacuer : sont-elles bien TOUTES recensées régulièrement ?

  • p. 26 – CARE guichet unique - N'est pas compréhensible : « besoins des personnes âgées et/ou isolées à domicile ». Elles n'ont pas été évacuées ? Elles ont refusé l'évacuation ? Elles sont restées en zone irradiée ? Ou bien elles ont été évacuées et seront placées en famille d'accueil ?

  • Si nous devons évacuer la zone 5 km, sachant que celle-ci compte plus de 10 000 habitants, les gymnases CARE de Bourges et d'Orléans ne suffiraient pas (maximum 1000 personnes pour ces 2 unités d'accueil, 4 m²/personnes, (tel qu'il est prévu dans le doc. Plaquette CARE de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises ). Qu'envisagez-vous pour les autres personnes ?
    Pourquoi d'autres centres d'accueil et de regroupement ne sont-ils pas déjà prévu ?
    De plus, s'il y avait des rejets à plus de 50 km, d'autres CARE sont-ils répertoriés dès maintenant ?

  • Si la zone d'évacuation devait s'étendre à une zone de 20 km ou plus, qu'avez-vous envisagé ?

  • p. 27 - L'IRSN DOIT (et non pas « L’IRSN peut, à la demande du DOS ») vérifier le degré de contamination des personnes évacuées dans les CARE.

  • P. 30 – À quelle valeur corps entier, correspond 50mSv dose à la thyroïde ? Dose à l'heure ou à l'année ? À quelle dose de radioactivité dans l'air ambiant cela équivaut ? Est-ce bien fonction du poids et de la taille ?

  • Incohérence dans la distribution d'iode hors PPI prévue dans les 24 h, avec la prise du comprimé qui doit se faire 2h avant des rejets, sachant que les centres de répartition des comprimés d'iode ne sont pas approvisionnés. (Plan ORSEC Iode – janvier 2018)

  • Pour un bébé allaité par sa maman qui a prit ses 2 comprimés d'iode, doit-on lui administrer quand même un ¼ de comprimé ?

  • Avez-vous prévu une campagne de distribution d'iode, en préventif, pour la zone des 20 km comme on a eu pour la zone 10 km ?

  • p. 33 – Qu'est-ce qu'un événement SYNERGI créé par le Bureau de la Sécurité Civile ? Nous n'en avons aucune explication.

  • p. 36 – Fiche 5 – Mission des responsables CNPE : qui sont-ils ? Ça peut être plus précis ?

  • La sauvegarde de l'unité de production peut-être incompatible avec une limitation des rejets (Retours Fukushima et Tchernobyl)

  • p. 51 - On lit « contribuer à la réflexion sur le choix des lieux de regroupement et d’hébergement en cas d’évacuation de la population ». Ces lieux ne sont pas encore définis ? Il sont différents des CARE ? Vous pouvez être plus clair ?

  • p.53 – Fiche 16 Éducation nationale – Il est écrit : établir la liste des établissements scolaires implantés dans la zone arrêtée par le préfet et en dresser le bilan en termes d’effectifs (élèves et personnel) : ce n'est pas déjà fait ?? Depuis plus de 30 ans de fonctionnement de la centrale ?

  • Pages tableaux enjeux communaux : des tableaux vides !
    ou incomplets : ne figurent pas certains effectifs et/ou lieux, salles communales par ex., avec leur capacité d'accueil. Ex. Boulleret : manquent le complexe sportif, les salles du foyer rural, le RSP, le CLSH d'été.
    Certains tableaux font figurer leur église, les entreprises recevant du public (Bannay : Sté mondet, La Buissonnière).
    Il faudrait y ajouter les commerces, Offices tourisme, cafés, maisons médicales, services administratifs (impôts, CAF, sécu,etc.)

  • p. 59 - Quand l'économie prime sur la santé :
    Principes de gestion - :« OPTIMISATION : l’exposition de la population aux rayonnements ionisants doit être réduite à un niveau aussi bas que raisonnablement possible compte tenu des facteurs économiques et sociétaux. ».
    Et on peut lire aussi : « Les actions sont justifiées si leurs bénéfices, qui incluent le détriment radiologique évité, sont supérieurs aux risques et aux inconvénients qu’elles peuvent induire (exposition des opérateurs, coûts financiers, perturbations sociales…). »

  • p. 60 : « maintenir la meilleure qualité radiologique possible de l’eau de consommation », cela veut dire que nous pourrions boire une eau un peu radioactive ?

  • p. 61 : actions de nettoyage dans la ZPP (Zone de Protection de la Population) : où seront stockés les milliers de sacs de terre contaminée ? Sur les nouveaux terrains en voie d'acquisition ?

  • ZST (Zone de Surveillance du Territoire) : cheptels en zone contaminée ?

  • Qu'en est-il du secours aux victimes : Quid de la gratuité des soins ?

  • Les dosimètres : pour les personnes évacuées et/ou en auto-évacuation, un stock est-il prêt pour ceux qui ne passeraient pas par un portail de décontamination ?

  • Le langage « positiviste » utilisé tout au long du document est choquant : incident au lieu d'accident, « reconquérir les territoires affectés », « CONSTRUCTION PARTAGÉE ET TRANSPARENCE», « préparer la reconquête de la vie économique et sociale », « l’engagement des acteurs », « développer une relation positive , fondée sur la sincérité, l’ouverture... », évoluer vers un mode de plus en plus participatif », etc
    Et là, trop beau pour être vrai !! : « la population affectée par les conséquences de l’accident, dont une partie est susceptible d’être éloignée durablement de son milieu de vie, doit bénéficier d’une prise en charge médicale et psychologique, d’un suivi dosimétrique, d’un suivi épidémiologique, d’un soutien financier, et être indemnisée du fait du préjudice subi »

  • Pouvez-vous préciser le cadre juridique « responsabilité nucléaire » ainsi que les modalités d’indemnisation ?

  • Assurances et indemnisation : « EDF n’a pas de marges de manœuvre financières. Et de surcroît, la structure de l’assurance Dommages et RC est clairement insuffisante en capacité, dans la perspective d’événements catastrophiques de type Fukushima. Le visage nucléaire est en pleine mutation et EDF doit repenser sa stratégie. Il importe donc de repenser les conditions d’assurances, avec une modulation adéquate de l’intervention de l’État. » article du 14/11/2018 https://www.revue-banque.fr/banque-detail-assurance/article/risque-nucleaire-des-preoccupations-publiques-priv

  • L'état, par ex. a déjà du mal à reconnaître les maladies des personnes ayant été exposées aux radiations, lors des essais nucléaires, en maladie professionnelle ou autre.

  • Par ailleurs, l'on sait que le risque nucléaire est une exclusion de nos contrats d'assurance personnels !
    «
     Des instances de concertation peuvent être créées au niveau national, avec l’ensemble des parties prenantes, pour organiser, en tant que de besoin, la médiation » : cela veut bien dire que rien n'est déjà mis en place?!

  • Qu'en est-il des familles du Cher qui auraient des enfants scolarisés dans le Cher et dans la Nièvre (collégiens ou lycéens à Cosne par ex.) puisque les enfants du Cher seraient regroupés à Bourges et ceux en classe dans la Nièvre regroupés à Orléans !?

  • Périmètre PPI : préconisation de l'ANCLI (Association Nationale des 37 Comités et Commissions Locales d’Information), de l'ACRO (Association pour le contrôle de la radioactivité), la CRII-RAD(Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) et Greenpeace, de l’étendre à 80 km au vu des répercussions sanitaires des catastrophes nucléaires en cours en Ukraine et au Japon.

Persuader les personnels des différentes municipalités à prendre connaissance sérieusement de leur PPI, car ils seraient mobilisés à coup sûr !!

Avez vous prévu une réunion publique d'information sur le PPI pendant sa période de consultation ?

La CLI de Belleville travaille-t-elle sur le sujet ?

 ICI, version imprimable des questions

 

"Une centrale nucléaire sûre est une centrale fermée".

Naoto Kan (Premier ministre du Japon le 11 mars 2011)

 

Voir aussi l'article de synthèse de l'ACRO : Etude pour l’ANCCLI

Plans d’urgence nucléaire en France : forces et faiblesses

 

Lire l'article critique sur ce nouveau PPI de Michel Crinetz : Comment seront « protégés » les voisins d’un accident nucléaire ?