EDF, nouvelle marque de luxe ?
Patatras ! C’est un mythe qui s’effondre. Contrairement à ce qu’a toujours affirmé le corps des Mines, grand promoteur du nucléaire, l’électricité n’est pas du tout bon marché en France. Ce serait même le contraire. Selon Eurostat, qui a compilé ces données pour la première fois, le kilowattheure serait moins cher dans 15 pays d’Europe, dont la Slovénie, la Finlande, la Suède ou les Pays-Bas.
Autrement dit, tous ces discours lénifiants qu’on nous a servis sur les bienfaits économiques du tout-nucléaire (qui assure près de 80 % de l’électricité produite en France, soit la proportion la plus élevée au monde) ne valent pas tripette. L’avantage compétitif que nos industries en retireraient est une illusion – ou une escroquerie. Il suffisait d’effectuer un simple travail de comparaison avec les voisins pour s’en apercevoir. On se demande pourquoi aucun journaliste, aucun économiste ne l’avait fait avant. Mieux vaut tard que jamais.
La bonne nouvelle, c’est que ce prix est condamné à augmenter. Il faudra bien mettre en place des taxes supplémentaires pour financer la mise à niveau des centrales vieillissantes (ou leur démantèlement) et le stockage des déchets pour les siècles à venir. Il est donc tout à fait probable que d’ici à quelques années la France devienne le pays où l’électricité est la plus chère du monde. Au pays de Dior, d’Hermès et de Chanel, c’est la moindre des choses.