Disposant d’une durée de vie de sept ans, les pastilles d’iode de la dernière fournée, en 2009, doivent être aujourd’hui renouvelées. Le mois de janvier voit donc une nouvelle distribution de comprimés d’iode. Mais, surtout, et c’est là le point fondamental défendu par l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), structure d’État indépendante, le lancement d’une campagne d’information du public sur le risque nucléaire.
Les pastilles d’iode dans les pharmaciesTous les publics, l’objectif étant de faire prendre conscience aux habitants, notamment ceux qui vivent à proximité d’une centrale nucléaire, « qu’un accident est possible en France et qu’il y a des choses à connaître », déclare Alain Delmestre, directeur général adjoint de l’ASN. Qui souhaite que le message donné dure dans le temps, pas uniquement le temps d’une campagne d’information. Et que les citoyens se sentent sensibilisés et intéressés par le sujet. En d’autres termes, « il faut savoir cultiver le risque » pour arriver à une « vigilance citoyenne. » Un comité de pilotage établi au niveau national va s’attacher à mobiliser les élus, les commissions locales d’information, les médecins, les pharmaciens, « pour bien impliquer les habitants ». Et les inciter à bien aller chercher les pastilles d’iode à la pharmacie lorsqu’ils en seront avisés. « Ce sera le symbole de leur prise en compte de l’importance du sujet », insiste Alain Delmestre.
Les alentours de Belleville concernésÀ Belleville-sur-Loire, les habitants des communes situées dans les 10 kilomètres autour de la centrale nucléaire qui font partie du plan particulier d’intervention (PPI) vont être invités à se rendre chez leur pharmacien pour obtenir ces pastilles, financées par EDF, exploitant de la centrale. Dans le même temps, des réunions publiques d’information au sein de ces communes sont prévues au cours du mois.
Pour les habitants des communes situées au-delà de la zone du PPI, il y aura des stocks, mais qui ne seront pas distribués au grand public. L’ingestion d’iode stable « est un moyen simple et efficace de protéger la thyroïde contre les effets de l’iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l’environnement en cas d’accident nucléaire et qui est susceptible d’entraîner des cancers. » Le directeur rappelle cependant que, « si un accident est possible, ce n’est pas quelque chose de probable, loin de là ».
Christine Balle
et Marion Lapeyre