Défaut sur un matériel de régulation de température du réacteur 2 - Incident du 1er avril 2019
En avril, par deux fois, la pression du circuit primaire* du réacteur 2 de la centrale de Belleville est passée en dessous de la limite minimale autorisée.
Or, sans pression suffisante, l’eau du circuit primaire s’évapore, le débit baisse et le cœur du réacteur nucléaire n’est plus refroidi.
À l’origine de l’évènement : un défaut de conception sur une carte électronique couplé à la panne d’un système de commande et au manque de préparation et de connaissances du personnel aux commandes.
Encore des incidents non publiés sur le site EDF ! Bravo pour la transparence !!
Ce que dit l’ASN :
Sorties du domaine de fonctionnement autorisé du réacteur 2 de Belleville
Publié le 16/10/2019
Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire - Réacteurs de 1300 MWe - EDF
Le 5 avril 2019, l’exploitant de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la sortie du domaine de fonctionnement autorisé par pression basse du circuit primaire principal à deux reprises. Ces sorties constituent un écart aux règles générales d’exploitation, approuvées par l’ASN, qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées.
Le pressuriseur est un réservoir dont la fonction est de contrôler la pression du circuit primaire à l’aide de cannes chauffantes et d’un système d’aspersion. Durant le fonctionnement du réacteur, cette pression est maintenue à 155 bars.
Le 1er avril 2019, une baisse de pression conduisant à une sortie du domaine de fonctionnement a été détectée par un opérateur, qui a alors constaté que les vannes d’aspersion étaient ouvertes au maximum. Après analyse, les vannes ont été refermées par une commande manuelle et la pression a retrouvé sa valeur nominale.
L’analyse de l’exploitant l’a conduit à remplacer une carte de régulation de pression et à maintenir les deux vannes d’aspersion en mode de commande manuelle. L’opérateur a alors constaté une nouvelle baisse rapide de pression et une nouvelle sortie du domaine de fonctionnement, due à l’ouverture des vannes d’aspersion et l’inefficacité de la commande manuelle de fermeture. A l’atteinte de la pression de 139 bars, l’automate de contrôle a refermé les vannes d’aspersion.
A la suite du paramétrage de la nouvelle carte, quarante-cinq minutes plus tard, la pression primaire a retrouvé son niveau initial.
L’expertise a mis en avant un défaut de conception de la carte de régulation ainsi qu’un manque de préparation et de connaissance de la part des opérateurs. Les investigations complémentaires de l’ASN ainsi que celles de l’exploitant ont conduit ce dernier à reclasser l’évènement du niveau 0 au niveau 1 en octobre 2019.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement.
Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur.
En raison de l’indisponibilité de systèmes de sûreté associés, l’ASN classe au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).