DEBAT PUBLIC SUR LA GESTION DES DECHETS RADIOACTIFS (PNGMDR) : débat biaisé selon la CRIIRAD
Débat public ou campagne de désinformation ?
COMMUNIQUE CRIIRAD Valence, le 02/05/2019 : l'article complet
La CRIIRAD dénonce une consultation biaisée, basée sur des informations erronées. Les citoyens sont invités à cogérer les déchets radioactifs dans le cadre étroit de décisions déjà prises et sans avoir la moindre emprise sur leur production.
- Les autorisations de création se sont enchainées (usines d’enrichissement, de conversion, EPR Flamanville...) sans que la question des déchets radioactifs que vont produire ces installations ne soit posée.
- L’État tronçonne les projets et les décisions: les citoyens sont invités à participer à la gestion des déchets (voir sommés de le faire au nom du sens des responsabilités) mais n’ont pas leur mot à dire sur leur production.
- Les marges de discussions sont limitées dans un cadre législatif contraignant.
- Des informations tronquées et tendancieuses.
- La grossière sous-évaluation des volumes de déchets.
- La question clef de la durée de vie des déchets radioactifs
- Il est d’ailleurs regrettable que le débat public sur le PNGMDR ne demande pas aux Français s’ils sont d’accord pour gérer sur leur sol les déchets radioactifs produits par une vingtaine de réacteurs nucléaires qui fonctionneraient pour les besoins de l’étranger (et le cas échéant à perte.
La synthèse du dossier du maître d’ouvrage affirme que le PNGMDR est un outil dont l’élaboration «associe l’ensemble des parties prenantes dont les producteurs de déchets radioactifs et les associations de protection de l’environnement». C’est faux : les choix de gestion du PNGMDR sont loin de faire l’unanimité. La CRIIRAD ne fait pas partie des «acteurs» du PNGMDR et n’en cautionne pas le contenu. Elle n’est pas la seule association dans ce cas. Participer sans avoir les garanties nécessaires est contreproductif et conforte au final les dysfonction-nements : les avancées que l’on peut obtenir ne compensent pas l’appui que l’on apporte au système, les autorités se prévalant à bon compte d’un fonctionnement démocratique et participatif.
Au final, il n’y a pas 1,6 millions de m3 de déchets radioactifs en France mais de l’ordre de 200 millions de m3.
Ce volume ne correspond pas à 4 mois de production de déchets dangereux conventionnels mais à plus de 40 ans.
Et sur un plan éthique, il ne faut pas non plus oublier les dizaines à centaines de millions de mètres cubes produits à l’étranger par Cogema/Areva/Orano pour les besoins de l’industrie nucléaire française. Au Niger, la CRIIRAD a pu constater les conditions de «stockage» des résidus de lixiviation : une accumulation en grandes verses exposées à tous les vents. Ajoutons enfin que le reclassement de «matières» radioactives en «déchets» radioactifs viendra à terme alourdir les bilans (en particulier avec les stocks sans cesse croissants d’uranium appauvri).
COMMUNIQUE CRIIRAD Valence, le 02/05/2019 : l'article complet
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