Dampierre en Burly(45) - Dysfonctionnement d'un condenseur
8 01 2017
Dampierre en Burly(45) - Dysfonctionnement d'un condenseur ?...
"Nous avons appris par le Journal de Gien du 5 janvier que les riverains de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly sont à bout.
L'un d'eux explique qu’un vacarme assourdissant transforme ses jours et ses nuits en enfer et que sa famille est épuisée par les nuisances sonores dues aux lâchers ininterrompus de vapeur de la centrale 24h sur 24 et ce depuis un mois ! Par ailleurs, EDF, sans égard pour ces riverains laissés dans l’ignorance et finalement interrogée par leurs soins, leur a répondu qu’elle n'avait pas de solutions pour faire cesser ces bruits.
L'association pour le contrôle et l'information sur la radioactivité en région centre (ACIRAD), qui siège à la CLI de Dampierre, ainsi que l'association Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye, ont adressé un courrier au Préfet, à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et au président de la CLI (Commission Locale d'Information) de Dampierre pour demander des éclaircissements et exiger que des réparations soient réalisées sans tarder.
L'ASN n'a pas été informée de ce dysfonctionnement par le CNPE de Dampierre (est-ce légal ?).
Elle l’a appris par nous-mêmes le 6 janvier !
Renseignement pris, les explications restent confuses. Un jour il s'agirait d'un défaut de fonctionnement d'un condenseur du réacteur n°2 ne parvenant plus à transformer toute la vapeur en eau entraînant la nécessité d'un délestage massif et bruyant de vapeur dans l'atmosphère. Un autre jour il s’agirait d’une entrée d’air au condenseur nécessitant son éjection tout aussi bruyante. Si ce condenseur appartient au circuit secondaire (dans lequel il n’y a pas d'éléments radioactifs), l'existence éventuelle de micro fuites, dans une installation vieille de plus de 36 ans, pourrait entraîner des rejets importants de gaz radioactif compte tenu des volumes rejetés sur un mois. Mais le danger majeur réside dans une réduction du refroidissement du circuit primaire par affaiblissement du refroidissement du circuit secondaire. Des analyses des rejets ont-elles été effectuées?
La réparation nécessiterait la mise à l'arrêt du réacteur 2. Mais en cette période hivernale où la demande en électricité est très forte, EDF choisit de reporter la réparation ! En effet, de nombreux autres réacteurs sont à l'arrêt actuellement, notamment pour vérification des aciers non conformes produits par Creusot Loire et le forgeron japonais JCFC. Ce choix ne se fait-il pas au détriment de la sécurité de la population ?
Ne peut-on voir dans cette situation les conséquences de choix déplorables en matière de politique énergétique :
– maintien bien au-delà de leur durée prévue de fonctionnement d'installations vieillissantes rafistolées
– existence encore bien trop prégnante du « tout électrique » notamment en matière de chauffage dans des logements mal isolés,
– retard dans la mise en place d'un mix énergétique recourant aux énergies renouvelables.
On voit également encore à l'oeuvre l'incapacité d'EDF à informer correctement les populations malgré l'assurance répétée d'une plus grande « transparence ».
Curieusement depuis la parution de l’article du Journal de Gien, et seulement depuis cette parution, les bruits auraient cessé. Ce n’est apparemment pas la visite – de routine ? - de deux inspecteurs de l’ASN le jeudi 5 janvier qui serait à l’origine de cet arrêt du « vacarme » puisqu’il avait cessé avant leur arrivée, et qu’ils n’ont apparemment pas été informés des évènements, ce qui apparait proprement inouï ! Un brutal silence mais à quel prix ? Et pourquoi seulement jeudi 5 puisqu’une solution existait contrairement à ce qu’affirmait EDF ? Le remède employé ne serait-il pas plus dangereux que le mal à traiter ?