Communiqué de presse commun avec Loire Vienne Zéro Nucléaire « Prolonger au-delà de 40 ans les dix plus vieux réacteurs nucléaires de la Loire...»
Voici le texte du communiqué relatif à cette consultation envoyé aux médias. Il est commun à l'ensemble du collectif Loire Vienne Zéro nucléaire dont nous faisons partie et qui se compose de:
SDN Pays nantais, CSDN 79, ACEVE, SDN72, SDN 49, SDN Touraine, SDN 41, Collectif Alarme Nucléaire Orléanais, ACIRAD Centre, Comité centrales, SDN Berry-Giennois-Puisaye.
« Prolonger au-delà de 40 ans les dix plus vieux réacteurs nucléaires de la Loire...»
EDF-SA prépare la prolongation de ses réacteurs nucléaires ayant dépassé 40 ans de fonctionnement.
L'Autorité de Sûreté Nucléaire a lancé le 3 décembre une consultation publique, qui durera jusqu'au 22 janvier1. Elle précise dans son texte de positionnement qu' « avait été retenu à leur conception une hypothèse de 40 années de fonctionnement ».
Sur la Loire, 10 vieux réacteurs sont concernés par cette intention de prolongation : 4 à Dampierre-en-Burly (45), 2 à St-Laurent-des-Eaux (41) et 4 à Chinon (37).
Il est éminemment regrettable que la plupart de nos concitoyens ne soient absolument pas informés de cette consultation et ne puissent prendre part à ces décisions qui engagent lourdement la sécurité des populations riveraines au sens large !
Si cette prolongation était actée, un certain nombre d'équipements seraient renouvelés, et de nouveaux aménagements créés pour répondre aux normes « post Fukushima ». Néanmoins, deux éléments absolument cruciaux pour la sûreté des installations, et les plus soumis à l'activité nucléaire, ne peuvent être changés: les cuves des réacteurs (là où se passe la réaction de fission nucléaire) et les enceintes de confinement qui sont censées ne pas fuir pour éviter la contamination.
Or l'acier de la cuve a subi un bombardement neutronique tel que ses caractéristiques mécaniques sont fortement dégradées et en dessous de la norme requise à la construction. De plus l'ASN évoque « certaines cuves de réacteur, dont les contrôles réalisés par le passé ont montré qu’elles comportent des défauts de fabrication. »
Par ailleurs, tout au long de son avis, l'ASN parle de « réduire significativement l’occurrence de situations avec mise en œuvre de mesures de protection des populations », limiter « les conséquences radiologiques des accidents... », etc.
Pour nous, riverains de ces installations, « limiter », « réduire »... les conséquences d'accidents – auxquels l'ASN appelle par ailleurs à se préparer 2- ne peut être acceptable. Nous exigeons que les risques accidentels soient éradiqués !
EDF-SA est dans une situation économique plus que difficile. Elle a à faire face à un mur d'investissements: le « grand carénage » ( c'est à dire justement les travaux liés à cette prolongation) qui vient d'être réévalué à 49,4 milliards d'euros3 ) et des surcoûts exorbitants notamment liés aux EPR de Flamanville4, du Royaume-Uni ou de Finlande... Quelle capacité financière de maintenance, donc de sûreté, l'électricien peut-il nous garantir dans les 10 ans à venir ?
Par ailleurs, le nucléaire s'avère peu apte à faire face aux perspectives du réchauffement climatique (nécessité de forage en nappes profondes pour le refroidissement en cas d'accident, capture et évaporation d'une énorme quantité de l'eau du fleuve pour le refroidissement quotidien des installations, nombreux départs d'incendie l'été dernier). La filière s'est montrée également vulnérable aux risques épidémiques comme ceux que nous venons de connaître (retards dans les chantiers de maintenance d'où pénurie en hiver et moindre surveillance des sites).
Enfin, ces installations nucléaires rejettent des radionucléides dans l'air que nous respirons et dans l'eau que nous buvons et des substances chimiques dans la Loire... ainsi que des déchets radioactifs dont divers rapports récents nous prouvent que leur « gestion » à long terme reste totalement problématique5.
Pour toutes ces raisons, notre collectif d'associations et d'organisations appelle les citoyen-ne-s à réfléchir aux conséquences de ces prolongations, à exiger d'être associés de manière bien plus conséquente et rigoureuse à de telles décisions et d'obtenir que les responsables de celles-ci soient explicitement désignés.
1https://www.asn.fr/Reglementer/Participation-du-public/Installations-nucleaires-et-transport-de-substances-radioactives/Participations-du-public-en-cours/Conditions-de-la-poursuite-de-fonctionnement-des-reacteurs-de-900-MWe-au-dela-de-40-ans
2https://www.asn.fr/Informer/Actualites/Preparation-a-la-gestion-post-accidentelle-d-un-accident-nucleaire22
3https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/journalistes/tous-les-communiques-de-presse/edf-reajuste-le-cout-du-programme-grand-carenage
4https://actu.fr/normandie/flamanville_50184/nucleaire-le-cout-de-l-epr-de-flamanville-reevalue-a-19-milliards-par-la-cour-des-comptes_34854444.html
5https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/04/l-europe-toujours-sans-solution-de-stockage-definitif-de-ses-dechets-nucleaires-les-plus-dangereux_6058412_3244.html
En savoir plus : https://www.sdn-berry-giennois-puisaye.fr/news/prolonger-les-vieux-reacteurs-de-40-ans-dont-ceux-de-dampierre-de-10-annees-supplementaires-notre-communique-a-la-presse/
En savoir plus : https://www.sdn-berry-giennois-puisaye.fr/news/prolonger-les-vieux-reacteurs-de-40-ans-dont-ceux-de-dampierre-de-10-annees-supplementaires-notre-communique-a-la-presse/
Voici le texte du communiqué relatif à cette consultation envoyé aux médias. Il est commun à l'ensemble du collectif Loire Vienne Zéro nucléaire dont nous faisons partie et qui se compose de :
SDN Pays nantais, CSDN 79, ACEVE, SDN72, SDN 49, SDN Touraine, SDN 41, Collectif Alarme Nucléaire Orléanais, ACIRAD Centre, Comité centrales, SDN Berry-Giennois-Puisaye.
« Prolonger au-delà de 40 ans les dix plus vieux réacteurs nucléaires de la Loire...»
EDF-SA prépare la prolongation de ses réacteurs nucléaires ayant dépassé 40 ans de fonctionnement.
L'Autorité de Sûreté Nucléaire a lancé le 3 décembre une consultation publique, qui durera jusqu'au 22 janvier1. Elle précise dans son texte de positionnement qu' « avait été retenu à leur conception une hypothèse de 40 années de fonctionnement ».
Sur la Loire, 10 vieux réacteurs sont concernés par cette intention de prolongation : 4 à Dampierre-en-Burly (45), 2 à St-Laurent-des-Eaux (41) et 4 à Chinon (37).
Il est éminemment regrettable que la plupart de nos concitoyens ne soient absolument pas informés de cette consultation et ne puissent prendre part à ces décisions qui engagent lourdement la sécurité des populations riveraines au sens large !
Si cette prolongation était actée, un certain nombre d'équipements seraient renouvelés, et de nouveaux aménagements créés pour répondre aux normes « post Fukushima ». Néanmoins, deux éléments absolument cruciaux pour la sûreté des installations, et les plus soumis à l'activité nucléaire, ne peuvent être changés: les cuves des réacteurs (là où se passe la réaction de fission nucléaire) et les enceintes de confinement qui sont censées ne pas fuir pour éviter la contamination.
Or l'acier de la cuve a subi un bombardement neutronique tel que ses caractéristiques mécaniques sont fortement dégradées et en dessous de la norme requise à la construction. De plus l'ASN évoque « certaines cuves de réacteur, dont les contrôles réalisés par le passé ont montré qu’elles comportent des défauts de fabrication. »
Par ailleurs, tout au long de son avis, l'ASN parle de « réduire significativement l’occurrence de situations avec mise en œuvre de mesures de protection des populations », limiter « les conséquences radiologiques des accidents... », etc.
Pour nous, riverains de ces installations, « limiter », « réduire »... les conséquences d'accidents – auxquels l'ASN appelle par ailleurs à se préparer 2- ne peut être acceptable. Nous exigeons que les risques accidentels soient éradiqués !
EDF-SA est dans une situation économique plus que difficile. Elle a à faire face à un mur d'investissements: le « grand carénage » ( c'est à dire justement les travaux liés à cette prolongation) qui vient d'être réévalué à 49,4 milliards d'euros3 ) et des surcoûts exorbitants notamment liés aux EPR de Flamanville4, du Royaume-Uni ou de Finlande... Quelle capacité financière de maintenance, donc de sûreté, l'électricien peut-il nous garantir dans les 10 ans à venir ?
Par ailleurs, le nucléaire s'avère peu apte à faire face aux perspectives du réchauffement climatique (nécessité de forage en nappes profondes pour le refroidissement en cas d'accident, capture et évaporation d'une énorme quantité de l'eau du fleuve pour le refroidissement quotidien des installations, nombreux départs d'incendie l'été dernier). La filière s'est montrée également vulnérable aux risques épidémiques comme ceux que nous venons de connaître (retards dans les chantiers de maintenance d'où pénurie en hiver et moindre surveillance des sites).
Enfin, ces installations nucléaires rejettent des radionucléides dans l'air que nous respirons et dans l'eau que nous buvons et des substances chimiques dans la Loire... ainsi que des déchets radioactifs dont divers rapports récents nous prouvent que leur « gestion » à long terme reste totalement problématique5.
Pour toutes ces raisons, notre collectif d'associations et d'organisations appelle les citoyen-ne-s à réfléchir aux conséquences de ces prolongations, à exiger d'être associés de manière bien plus conséquente et rigoureuse à de telles décisions et d'obtenir que les responsables de celles-ci soient explicitement désignés.
1https://www.asn.fr/Reglementer/Participation-du-public/Installations-nucleaires-et-transport-de-substances-radioactives/Participations-du-public-en-cours/Conditions-de-la-poursuite-de-fonctionnement-des-reacteurs-de-900-MWe-au-dela-de-40-ans
2https://www.asn.fr/Informer/Actualites/Preparation-a-la-gestion-post-accidentelle-d-un-accident-nucleaire22
3https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/journalistes/tous-les-communiques-de-presse/edf-reajuste-le-cout-du-programme-grand-carenage
4https://actu.fr/normandie/flamanville_50184/nucleaire-le-cout-de-l-epr-de-flamanville-reevalue-a-19-milliards-par-la-cour-des-comptes_34854444.html
5https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/04/l-europe-toujours-sans-solution-de-stockage-definitif-de-ses-dechets-nucleaires-les-plus-dangereux_6058412_3244.html