Autour de Tchernobyl, l’effrayant état de santé des habitants des zones contaminées
5 septembre 2018 / Émilie Massemin (Reporterre)
Trente-deux ans après l’accident nucléaire de Tchernobyl, de larges territoires de l’Ukraine sont encore imprégnés d’éléments radioactifs. Les habitants les plus pauvres consomment toujours des aliments issus de jardins ou de forêts contaminés. Et de nouvelles maladies apparaissent, y compris chez des enfants nés après la catastrophe.
Kiev et Tchernobyl (Ukraine) : Un territoire du nord de l’Ukraine vaste de quelque 2.600 kilomètres carrés (km²) — la taille du Luxembourg — où la plupart des activités humaines (habitations, agriculture, chasse, cueillette, exploitation forestière) restent interdites à cause de la radioactivité.
... « Le problème le plus important, c’est qu’il s’agit d’une contamination par des nucléides à vie longue. Le plutonium 239 a une période [1] de 24.110 ans », a rappelé le professeur Valery Kashparov, de l’Institut ukrainien de radiologie agricole, lors d’un colloque à Kiev le 10 juillet 2018.
... « En Ukraine, 40.000 km² sont contaminés, a récapitulé M. Kashparov. Mille sites se trouvaient dans la zone de contamination cartographiée en 1991. »
... « À Rivne, où la population est composée à 40 % d’enfants, la contamination du lait au césium 137 peut atteindre 1.000 becquerels par litre [Bq/l] », soit dix fois la norme ukrainienne établie pour les adultes, a alerté M. Kashparov.
.... « À Gomel, plus de 80 % des enfants souffraient de pathologies cardiovasculaires ou cardiaques, surtout de problèmes du rythme cardiaque [3] ».
... « 35 % des enfants ont des problèmes de foie. C’est impensable. Les experts indiquent qu’ils ne retiennent que les cas extrêmes et cela fait déjà un grand nombre...